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Aux frontières de l'irréel

26 janvier 2010

Fabulateurs, Mythomane, schizophrène et autres troubles Psychotiques etc.…

Les «Yahoorteurs» du 360° sont-ils schizophrènes?

Certains me reprocheront de plomber à grand coup de mauvaise foi certaines de ces «Choses» et de signaler à tord et à travers le nombre record de comptes crée! Notre monde virtuel est le “jeu on-line” le plus populaire du moment. Histoire d’en remettre une couche sur cette chape de plomb, permettez moi aujourd’hui de lever un tabou qui décrédibilise encore un peu plus le succès du 360° : celui des utilisateurs schizophrènes!

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Tout d’abord nous trouvons les avatars banque… Ce type de personnages ont une vocation essentiellement pratique et sont aussi vides d’intérêts que la dimension culturelle d’une émission populaire de TF1. Ainsi certains s’en servent comme “coffre-fort” en leur déléguant des objets qui alourdiraient l’inventaire de l’avatar principal, ou dans un second cas, de faire office de banque humaine. Eh oui ça peut être un bon remède contre les achats compulsifs et surtout, c’est plus honnête qu’un banquier …

Etc …

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La seconde catégorie est ce que j’appellerais les avatars faire valoir. Eh oui «Yahoo» et son univers impitoyable. Un océan d’égoïsme et de compétition… On a très vite fait d’être relégué au stade de looser ou fils spirituel de Jean-Claude Dusse (Michel Blanc dans les Bronzés). Certains ont donc eu l’ingénieuse idée de se créer un avatar qui serait totalement béat d’admiration devant son propre soi, à lui bisouiller les orteils en toute circonstance. Très pratique pour sauver son avatar principal d’un grand moment de solitude après une blague totalement pourrie : “mdrrrr”, “waaaaa trop géniaaale celle là”, “pliééé en quatre”, “Jean Roucas il en avait de bonnes quand même…”. Attention à ne pas trop en faire quand même, parce qu’avouer aimer Jean Roucas, ça peut descendre une réputation.

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Troisième catégorie, qui relève ici d’une pathologie beaucoup plus inquiétante, version intense des avatars faire valoir : les avatars marie couche toi là (ou avatars-janot fait monter le thermo, version masculine). Bah quoi vous êtes gênés ? Le 360° a des effets qui vont parfois bien au delà du virtuel. Certains s’excitent comme des castors devant des mangas pornos, d’autres devant des avatars féminins taillés comme des violoncelles. Le 360° c’est aussi un bon moyen de dénicher les individus qui ont une propension à dépenser leurs sous dans une poupée gonflable (les industrielles de jeunes filles en latex ont ici un marché juteux à exploiter). Oui en effet, les avatars marie couche toi là répondent à la moindre exigence de leur propre soi. Se faire l’amour à soi-même à quelque chose de dérangeant. Excès d’amour propre sans doute! Sérieusement, ce phénomène n’est pas quelque chose d’anodin ici. La solitude peut parfois créer des réactions… Troublantes!

Hugh

Enfin dernière catégorie, les avatars-espions, ou « sous-marins » comme on dit dans les jargons policier et journalistique. Ce type de personnage convient particulièrement aux situations de commérage actif ou pour la satisfaction d’une curiosité maladive. Plus professionnellement, il sert aussi à passer inaperçu dans une enquête. Mais il convient aussi de donner à cet avatar un aspect crédible. Pas question de lui donner de l’expérience si son look a été forgé dans une boutique de freebies. Bref un avatar espion, ça peut coûter cher si on veut faire les choses bien.

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Plus sérieusement, ici et sur «Questions/Réponses», la création d’un deuxième, voir d’un deuxième avatar relève plus généralement d’un ennui ou tout simplement une façon de faire profil bas. Mais je crois sincèrement que certains pourraient se lancer dans une carrière de psychiatrie virtuelle. Il est toujours plus facile de se confesser lorsque l’on est devant un écran. Avis aux intéressés.

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23 janvier 2010

Tanger, ténébreuse et nostalgique

Tanger souffre. La ville étouffe sous sa propre légende, sous cette nostalgie qui l'enveloppe, ce mythe cosmopolite fait d'intrigues et de trafics qui lui colle à la peau. Les poètes venus du monde entier l'ont tant chantée. Alors elle fuit pendant que les touristes toujours plus nombreux lui font les yeux doux.SDC11358 Elle est seule face au détroit de Gibraltar, ce petit bras de mer entre Maroc et Espagne où se noient les immigrés d'Afrique et leurs espoirs de rejoindre l'eldorado européen
On dit que Tanger pleure celui qui ne la connaît pas, et qu'on pleure quand on l'a vue. Le on-dit a du vrai. On peut la toucher, caresser ses murs épais, effleurer ses portes en bois déglinguées.SDC11313 Gratter aussi sa terre noire, se rouler dans son sable toujours humide. S'enivrer encore de ses odeurs de tabac gris, de jasmin et de kif. Ici, on peut tout essayer, marcher avec un livre à la main, on peut même déplier un vieux plan de la ville pour se donner de l'allure, mais Tanger s'échappe.
Envisager Tanger, c'est accepter de se perdre. Monter d'abord dans un taxi et faire un tour dans les quartiers périphériques pour mieux revenir.SDC11315 Il faut voir ces cités champignons livrées à elles-mêmes et alignées les unes derrières les autres le long des collines avoisinantes. Beni Makada, Bir Chifa, Saddam Hussein : les faubourgs de béton et de parpaings où s'entassent les deux tiers des 800 000 habitants de la ville rappellent que Tanger est lasse, submergée de rancœur sous le poids de la pauvreté et l'activisme des musulmans intégristes.SDC11312

LA FOULE EST DENSE

C'est là qu'on croise la grande mosquée Arbein, soupçonnée d'avoir accueilli, un temps, certains terroristes auteurs des attentats de Casablanca et de Madrid. Là aussi, à Casa Barata, où l'on découvre un des derniers cimetières juifs encore en activité au Maghreb, un lieu surprenant, apaisé, envahi d'herbes folles et cintré de hauts murs blancs.SDC11564
Revenir au centre. Descendre au Grand Socco, cette place centrale, ligne de démarcation entre médina et ville nouvelle. Ici, Tanger est un carrefour d'où s'échappe une immense rumeur. La foule y est dense.SDC11341 Les voitures collées les unes aux autres. On accélère. Sur un bout de trottoir, des bouis-bouis proposent à boire et à manger, une nourriture infecte à prix dérisoire. Les bonnes tables se trouvent un peu plus loin, dans un patio à l'abri du tumulte. Passer devant le cinéma Rif, future cinémathèque de la ville, en chantier. Suivre les escaliers. Darna est la maison communautaire des femmes, une des nombreuses associations tangeroises d'aide aux plus démunis. On y vient pour suivre une formation, acheter de l'artisanat et goûter à la cuisine.SDC11338
Sortir. Dans le parc de la Mendoubia, à côté, des hommes et des femmes se protègent du soleil sous des hauts arbres centenaires. Derrière, à l'abri des regards, un cimetière abandonné, royaume des chats et des orties.SDC11343 C'est là, à l'époque où Tanger bénéficiait de son statut de zone internationale et des privilèges y afférents, que les Européens enterraient les leurs. Aujourd'hui, les sépultures sont brisées, détruites par des années d'indifférence et d'oubli. Pendant des mois, les harraga ("brûleurs" en arabe), ces candidats à l'émigration clandestine qui brûlent leurs papiers pour partir sans laisser de traces, s'étaient installés dans ce campement funèbre. En 2005, la police les en a chassés. Ils ont fui hors de la ville.SDC11438
Le café Moumtaza se trouve de l'autre côté du Grand Socco. On a des chances d'y rencontrer Lotfi Akalay sirotant sa bouteille d'eau. D'une famille tangéroise de père en fils, cet écrivain et journaliste à la parole libre est une figure de la ville, toujours prêt à partager une histoire sur Tanger "où il fait bon survivre".SDC11501 D'abord le prestigieux hôtel El Minzah, peut-être un des plus beaux du pays. Jean Genet adorait séjourner dans cette ancienne villa, parce qu'il aimait voir "ces élégants servir un sale chien comme (lui)". Le Café de France ensuite, situé place de France, en face du consulat. Un lieu capital, point de rencontre essentiel d'hier et d'aujourd'hui. SDC11521La terrasse est bondée. D'après Lotfi, il n'est pas rare qu'un clochard s'approche d'une table et avale le verre d'un client avant de repartir. "Personne ne dit rien, glisse-t-il, parce qu'il n'y a rien à dire !"
Puis vient le quartier des bars, ces lieux de vie nocturne qui ont fait la réputation de Tanger et dont les enseignes paraissent bien discrètes le jour. Rue d'Amérique, le Dean's ouvert en 1937 et qui vit passer dans ses deux salles minuscules la Beat Generation, cette génération bohème de l'après-guerre des William Burroughs et Allen Ginsberg.SDC11580
AU GRÉ DES ERRANCES
Plus loin, de part et d'autre du boulevard Pasteur, le Pique-Nique, fréquenté par Mick Jagger dans les chaudes années 1960-1970, le bistrot espagnolRubis Grill et son serveur hors d'âge, gominé et chemise blanche. Negresco, Regina, Scott's... Tanger virevolte au gré des errances. D'un bar à l'autre, on croise journalistes, Européens nostalgiques, nouveaux et anciens riches des quartiers huppés de la Montagne ou de Marshan, paumés de la nuit.SDC11621
Descendre vers la baie, enfin. Ruelles sombres, espaces vagues et pensions étincelantes de lumières pour camionneurs et marins de passage. Le port, à cette heure, somnole, saoulé par tant d'histoires de contrebande, de récits de trafiquants de drogue, de clandestins aussi qui cherchent à s'agripper aux essieux des camions.SDC11553
Avenue des FAR, les grands hôtels se tournent vers la mer. Tout est calme. Au Café Associados, dernier établissement de la plage, celui des habitués, Tanger refait le monde.Lotfi veut croire que sa ville est en train de changer, qu'elle sort lentement de sa léthargie. SDC11410Il en veut pour preuve les séjours répétés du roi, le gigantesque chantier du nouveau port et les travaux de réhabilitation de plusieurs maisons dans la médina.SDC11452 Il sourit. Dehors, un groupe de jeunes est assis sur un banc, dos à la ville.
Tous regardent les lumières de l'Espagne sans dire un mot. Nuit de silence à Tanger.

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